À l’heure où les cycles d’innovation se compressent comme jamais, où chaque rupture technologique se transforme aussitôt en promesse disruptive mais plus rarement en standard technologique ; une question revient comme une sempiternelle ritournelle au cœur de nos activités : quel horizon viser ? Celui du court terme qui nous embarque dans un tempo frénétique en perpétuelle accélération ? Ou celui du moyen terme qui porte une vision, nous oblige à prendre un peu de hauteur pour éclairer nos choix d’aujourd’hui et de demain ? Comment combiner les deux de façon à ne pas perdre la bataille en cours tout en préparant celle de demain ? Et ainsi comment concilier les enjeux de compétitivité à court terme avec ceux de souveraineté, et de préservation de notre planète pour demain ?

Les pôles de compétitivité ont vingt ans et une certitude : nul ne peut rester compétitifs sans se nourrir de prospective. Explorer les nouvelles frontières de l’innovation ne relève plus de l’audace, mais du devoir. Le nôtre est aussi de créer les points de jonction entre la recherche la plus exploratoire et la création de valeur réelle, sur nos territoires, dans nos entreprises, dans nos emplois.

Assumer cette position charnière, c’est reconnaître que la science, la technologie, le facteur humain et l’innovation sont les points cardinaux de nos boussoles économiques et des leviers essentiels pour restaurer l’équilibre de notre planète et cesser d’en franchir les limites. C’est également défendre une approche profondément humaniste de l’innovation, à même de nous reconnecter au progrès et de nous permettre de garder la main sur notre avenir commun. Bref, comme l’illustre bien les projets présentés ci-dessous, choisir la voie de la prospective pour notre quête de compétitivité, c’est choisir d’être acteurs du monde qui vient, plutôt que d’en subir les brusques effets d’accélération.